mardi 10 septembre 2013

Les Personnages de la Révolution Roumaine de 1989


"El Conducator" N. Ceausescu

Michel 1er de Roumanie


Ion Iliescu
Corneliu Manescu

Marian Munteanu

Emile Contantinescu
Petre Roman

lundi 9 septembre 2013

1989 à 1992: de la chute de Ceausescu à la réélection d'Iliescu

Le 18 septembre1986, "la Vie Française" rapporte que Didier Bariani, secrétaire d'Etat français reçu à Bucarest, a noté que le "conducator" est physiquement et mentalement très diminué.


Maltraités par le régime roumain, des hongrois de Transylvanie se réfugient massivement en Hongrie rapporte le Figaro du 22 novembre 1988


La pénurie alimentaire s'étend dramatiquement d'après Le Point du 16 janvier 1989


mars 1989: le Point rapporte que des vétérans et des ex-dirigeants du parti dénoncent, dans une lettre ouverte au "Conducator", la politique menée par le régime qui "compromet l'idée même du socialisme".


Septembre 1989, les contestataires s'organisent en Front de Salut National et lance un appel au 14ème Congrès du PC Roumain endénonçant la dictature et la faillite du régime dans tous les domaines! Ce Front ne conteste pour autant sérieusement ni le Parti ni le système mais uniquement la "décrépitude" biologique du Conducator!


Le 16 octobre 1989, c'est la disette en Roumanie. Les populations des villes ne sont plus suffisamment approvisionnées en produits alimentaires, que se soit en viandes ou légumes. Nous sommes à quelques semaines du 14ème Congrès du PCR.

Mi-décembre 1989, 1000 à 2000 manifestans auraient été massacrés à Timisoara (ces chiffres seront contestés des semaines plus tard et auraient été fortement exagérés), mais des manifestations s'étendent immédiatement dans les jours qui suivent, les insurgés s'emparent de Timisoara, la "ville martyr". Des manifestations ont été écrasées par l'armée qui a tiré dans Bucarest même le 21 décembre.

"El Conducator" qui pensait apparaître en garant de l'unité nationale se fait au contraire huer par la foule! La télévision d'Etat est obligé d'arrêter la retransmission!


Les jours qui suivent. Le Figaro du 23 et 24 décembre 1989 consacre 5 pleines pages aux événements: le dictateur a pris la fuite en hélicoptère depuis les toits du bâtiment du PCR, des policiers se battent partout contre des militaires ralliés à l'insurrection, les roumains manifestent partout avec de la joie mais aussi la tristesse de centaines de morts, Gorbatchev soutient la "juste cause du peuple roumain". C'est Corneliu Manescu, ancien ministre des affaires étrangères qui préside le Front de Salut de la Patrie, principal acteur des manifestations.

L'économie roumaine, entièrement tournée vers l'exportation sous Caeausescu, n'a laissé que des miettes de la production nationale au Peuple!



Dans les jours qui suivent, notamment le 28 décembre 1989, les anti-communistes s'inquiètent du poids des communistes dans les nouvelles autorités à commencer par le premier d'entre eux: Ion Iliescu qui préside le Front de Salut National qui regroupe encore provisoirement toutes les oppositions au régime du dictateur déchu. Iliescu multiplie les contacts avec Moscou qui craint justement la disparition pure et simple du PCR, allié historique du Kremelin.


On apprend également que Ceausescu et sa femme ont été discrètement inhumés dans un cimetière de la banlieue de la capitale!

Partout la situation se normalise, les révolutionnaires et l'armée chassent et arrêtent les membres importants de la "Securitate", la police politique de l'ancien régime.




En janvier 1990, des journaux comme Minute s'interrogent sur les "Mystères de Bucarest" et les manipulations médiatiques des révolutionnaires: versions contradictoires, mensonges, chiffres truqués du nombre de morts, morts visibles en faible nombre et recousus, mise en scène de l'exécution des époux Ceausescu...  


Sous la pression des contestataires anti-communistes, on lit dans la presse du 15 janvier 1990 que la direction du Front de salut national hésite finalement à interdire le PCR et annonce un référendum pour le 28 janvier 1990. Or, le 19 janvier, la presse rapporte que le référendum est finalement annulé!


Le PC n'est pas interdit mais l'Etat récupère les biens de l'ancien régime: les Palais et les usines qui produisaient quasi-exclusivement au profit des dignitaires du régime!


Des procès très médiatiques sont organisés: ceux d'anciens dignitaires du régime, ceux du "clan" Ceausescu.


...Mais tous ces procès ne calment pas les contestataires anti-communistes qui veulent remettre en cause le système et le parti communiste tout entier! Des contre-manifestations sont organisées pour soutenir Iliescu et le CFSN qu'il préside.


19 février 1990, des manifestations d'opposants sont fréquentes.


22 mars 1990: le nouveau régime laisse les milices taper sur les opposants!


3 avril 1990: autre procès de choix, celui du général Ceausescu, frère du dictateur. Le procès sera pourtant curieusement "suspendu" le 7 avril pour "insuffisance de preuves"!


Michel de Roumanie, roi à deux reprises, contraint d'abdiquer par l'armée communiste après la guerre en 1947 et de s'exiler à Lausanne, en Suisse, n'a pas de visa qui lui a été retiré par les autorités "républicaine" de Bucarest qui ne tiennent pas à son retour, lui espère pouvoir revenir...


dimanche 22 avril 1990, une vidéo du procès et de l'exécution de Ceausescu est diffusée par  TF1, le lendemain, d'autres images officielles fournies par la télévision roumaine étaient diffusées par Antenne 2.


25 avril, à un mois de l'élection présidentielle (prévue le 20 mai), les manifestations anti-communistes continuent à Bucarest, une foule de 3000 personnes envahit la Place de l'Université aux cris de "Iliescu c'est Ceausescu réssucité"!


30.000 sympathisants d'Iliescu sont rassemblés devant l'académie militaire pour écouter son discours très ferme contre les contestataires.


le 08 mai 1990: troisième semaine d'occupation de la Place de l'Université par les contestataires, une délégation n'a pas pu s'entretenir avec Iliescu qui a laissé ses conseillers tenter un dialogue avec les représentants de trois des comités contestataires. Iliescu fait savoir néanmoins qu'il regrette le terme de "voyous" qu'il avait employé pour qualifié les contestataires.


Le 14 mai, à quelques jours de l'élection présidentielle, le pouvoir lance un ultimatum aux contestataires.

On apprend par ailleurs que Ceausescu serait mort sous la torture.




22 mai 1990, l'élection de Iliescu est un plébiscite: il recueille 89,31% des voix!


14 juin 1990: il y de nouvelles émeutes  à Bucarest, le siège de la Police est incendié Guerre de position dans Bucarest entre les contestataires et les forces de l'ordre du régime: 1 mort et 33 blessés déplorés.


Le dessin de Jacques Faizant dans le Figaro du 14 juin 1990:


le lendemain, des milices chassent les contestataires


20 juin, on apprend que le régime auraient emprisonné des centaines de contestataires et refuserait toute visite par des organismes humanitaires.


La répression s'accentue encore. Iliescu appelle au rassemblement du peuple et se porte garant du processus démocratique "irréversible" lors de son discours d'investiture.


Le 23 novembre 1990, dans un grand entretien au Figaro, Iliescu dit que son pays va avoir de gros problème d'énergie, d'eau et aussi sur le plan alimentaire mais qu'il appelle d'abord "l'occident à faire preuve de plus de compréhension".


Après 12 heures au pays, alors que le pouvoir avait simplement "déconseillé" ce voyage, l'ex-Roi Michel est expulsé par les autorités alors qu'il avait pour principale motivation de se recueillir sur les tombes familiales en cette période de Noël. Il est arrêté avec son cortège 100 km avant Bucarest par un barrage militaire qui lui signifie que sa visite est "illégale", selon les terme du ministre de l'intérieur.


18 avril 1991, la visite du président français à Bucarest ouvre la voie à une normalisation du pouvoir


le Premier ministre Petre Roman estime possible de redresser l'économie roumaine dans les deux ans


26 septembre 1990, 8.000 mineurs manifestent contre le gouvernement pour réclamer l'amélioration de leur situation



26 février 1992: les élection municipales sanctionnent le parti au pouvoir, l'opposition à le vent en poupe.


Le 26 avril 1992, le Pouvoir est fragilisé par la lenteur de l'amélioration de la vie de la population, il est obligé de lâcher du lest en se montrant moins répressif: accueille triomphal pour Michel de Roumanie. Une foule évaluée à 200.000 à 1.000.000 selon les sources acclame l'ancien monarque enfin autorisé à circuler!



28 septembre 1992, Iliescu rate l'élection au premier tour avec 48% des voix "seulement" contre 89% deux ans plus tôt et son principal opposant, Constantinescu, fait une belle percée avec 33% obligeant Iliescu à n'être réélu qu'au deuxième tour.



04 avril 1996: on peut lire dans les journaux économiques que la Roumanie "remonte la pente" et que, même si "les réformes piétinent" et que "les investisseurs étrangers restent frileux", l'économie retrouve des "taux de croissance satisfaisants".

Le poids électoral de l'opposition sera durable puisqu'aux municipales de juin 1996 à Bucarest l'opposition arrivera devant le parti au pouvoir au premier tour!...